The Last Prayer de Nick Cave ?

Par défaut

Nick Cave Alone at Alexandra Palace est le plaisir de la semaine. Nick Cave sort Idiot Prayer, un album seul en scène avec son piano enregistré à l’Alexandra Palace de Londres et diffusé sur le web en juillet 2020.

Il y reprend trois titres des deux derniers albums Skeleton Tree et Ghosteen, véritables oeuvres expiatoires du deuil suite à la disparition tragique de son fils de quinze ans mais pioche également dans les albums plus anciens des Bad Seeds (Stranger Than Kindness, The Ship Song, Black Hair, (Are You) the One That I’ve Been Waiting For, The Mercy Seat…) et de son autre groupe, Grinderman (Man in the Moon, Palaces of Montezuma…).

Nick Cave nous offre également un morceau inédit « Euthanasia« , titre dans la lignée de Ghosteen témoignant que le travail de deuil de l’artiste se poursuit et ne s’arrêtera sans doute jamais. « Euthanasia » respire le style Nick Cave avec cette profondeur de l’écriture, la gravité de l’instant et la solennité des sonorités. On attend avec impatience que ce morceau passe entre les mains du magicien Warren Ellis pour connaître quelle envergure, quelle force il aura en live.

La voix de Nick Cave est plus juste et envoutante que jamais. Il est un véritable crooner et sa performance dépouillée accompagnée de son seul piano est absolument magistrale. L’émotion est à son paroxysme à l’écoute de « Jubilee Street« , issu de Push The Sky Away sans doute le meilleur album de Nick Cave and The Bad Seeds paru en 2013 et de « Girl in Amber » de l’album Skeleton Tree de 2016.

Difficile également de rester insensible avec « Waiting For You » titre de l’album Ghosteen paru en 2019. On y retrouve toute la puissance et l’intensité de la souffrance et de la détresse de Nick cave.

Dans la même veine mais moins tétanisant, Far From Me issu de l’album The Boatman’s Call reste un titre incontournable de ce nouvel album tout comme « Sad Waters » de l’album Your Funeral…My Trial en 2009.

Nick Cave nous démontre une fois de plus que son talent est immense, que même sans son fidèle compagnon Warren Ellis, il n’est pas seulement le leader des Bad Seeds, il est aussi un artiste solo incontournable de notre époque. On espère juste que Idiot Prayer est la conclusion de cette période extrêmement sombre de la création de Nick Cave (Skeleton Tree, Ghosteen) et qu’il saura très vite nous proposer une nouvelle oeuvre aussi enthousiasmante que l’a été Push the Sky Away en 2013. Le titre « Idiot Prayer » (Prière Idiote) est peut-être un début de réponse…