Boygenius, groupe indie composé de Julien Baker, Phoebe Bridgers et Lucy Dacus, publie aujourd’hui, cinq ans après l’EP « Boygenius », leur premier album.
Nous avions pu écouter en janvier les singles « $20 », « Emily I’m Sorry » et « True Blue » avant l’annonce de l’album. Un nouveau titre est sorti ce mois-ci « Not Strong Enough ». The Record est disponible sur toutes les plateformes et Boygenius sera en concert à Rock en Seine le 25 août 2023.
Repéré en 2019 en effectuant la première partie de la tournée des Pixies, puis confirmé en 2020 avec l’album « Walking Like We Do », le quator britannique féminin The Big Moon nous annonce un nouvel album.
« Here is Everything » paraitra le 14 octobre 2022 aux éditions Fiction Records. Nous avons pu écouter les titres Wild Eyes et Trouble issus de ce nouvel opus disponibles sur la plateforme Qobuz en 24 bits-48 kHz et notre impression est bonne. Patience donc jusqu’en octobre.
Le gros coup de cœur de la semaine pour Roses, le nouvel album de The Paper Kites. Ce groupe originaire de Melbourne fête ses dix ans avec un magnifique disque.
Petit coup d’oeil dans le rétro. The Paper Kites s’est initialement formé autour du duo formé par Sam Bentley et Christina Lacy, qui se produisent et écrivent ensemble depuis le lycée. Les autres membres David Powys (guitare/banjo), Sam Rasmussen (basse/synthé) et Josh Bentley (batterie) sont recrutés dans d’autres groupes basés à Melbourne en 2010 pour compléter la formation à l’origine de leur premier single, Bloom.
Avec leur mélange harmonieux et chaleureux et leur son indie folk-pop orienté vers l’acoustique, leur premier EP, Woodland en 2011, permet aux Paper Kites de se retrouver en tête d’affiche en Australie et réalisent quelques musiques de pubs pour la télévision.
À l’été 2012, ils ont en magasin suffisamment de titres pour un album complet, mais décide pourtant de publier un nouvel EP appelé Young North.
Leur premier vrai LP, States, sort finalement en 2013 et ils font leur premier voyage en Amérique du Nord, d’abord en première partie du groupe canadien City & Colour, puis en se lançant dans leur propre tournée.
Cherchant une direction différente pour leur second album, les Paper Kites retournent aux États-Unis pour travailler avec le producteur Phil Ek (Fleet Foxes, Manchester Orchestra), basé à Seattle, qui les aide à développer un son plus électronique, basé notamment sur le synthé. Sorti fin 2015, Twelvefour est une sorte d’album concept.
En 2018, On the Train Ride Home, composée en grande partie de titres acoustiques feutrés, sort dans l’indifférence générale. Initialement conçu comme un double album, la deuxième partie est ré-éditée pour sortir sous le format d’un album à part On the Corner Where You Live, qui sort en septembre de la même année. Ce dernier album offre auxPaper Kites une nomination aux ARIA Music Awards pour le meilleur album de l’année.
En 2021, Roses reste dans l’ambiance feutrée et éthérée du style assumé des Paper Kites. On y retrouve les lignes de guitares suaves et légères de Sam Bentley, véritable lead du groupe. Tous les titres sont d’ailleurs composés par Samuel Bentley. Les Paper Kites pourraient être les cousins de Cigarettes After Sex ou les petits-enfants de Chris Réa. Le disque dégage une grande sensation de sérénité, de tranquillité et de douceur si nécessaire en cette période.
Pour chaque morceau, The Paper Kites a invité une voix en guest, pas toujours très connue pour les frenchies mais à la justesse reconnue à l’écoute. Par exemple, la chanteuse portugaise MARO ouvre l’album avec Walk Above The City, et donne immédiatement la tonalité doucereuse voire mélancolique de l’album. La belle ambiance se poursuit avec l’américano-irlandaise Aoife O’Donovan (chanteuse des Crooked Still) sur Climb on Your Tears ou avec Amanda Bergman sur Crossfire. Enfin, la cerise est pour le très beau titre Without Your Love avec la belle Julia Stone.
Roses est un très bel album, à l’ambiance vous l’aurez compris très « smothie », à écouter à côté d’un feu de bois et la couette sur les genoux. Que c’est bon un peu de douceur !
Roses des Paper Kites est paru le 12 mars 2021 chez Nettwerk Records.
J’ai découvert ce mercredi 11 décembre 2019 au Grand Mix de Tourcoing en première partie d’Emily Jane White le groupe Old Tree’z.
Old Tree’z est un trio originaire de la région de Lille. Composé de Romain Watson(multi-instrumentiste), de Mélanie Fontaine (batterie/choeur) et de Møh El Hilali (guitare/percus/chant), ils viennent de sortir leur premier album intitulé One is the Colour.
One is the Colour est un album de 13 titres surfant entre pop-folk et tribal Jam. Le style me fait parfois penser à Broken Back (déjà découvert au Grand Mix) et Cocoon.
Old Tree’z se caractérise par la présence de batterie, percussions et de Jembe donnant une couleur tribale invitant à un voyage initiatique vers des contrés sonores encore jamais visitées. L’autre caractéristique est la guitare basse et électrique de Romain. C’est une 7 cordes, un peu comme Lucky Luke avait un 7 coups avec son revolver, Romain à une 7 cordes pour des sons très étonnants.
En discutant quelques instants avec lui, il m’a expliqué qu’il a fait faire cette guitare sur mesure, et que cela demande pas mal d’heures apprivoisement de la bête, la corde de mi grave ayant le double rôle de lead et de basse. Je n’avais encore jamais vu pareille guitare (7 mécaniques, 5 en haut et 2 en bas).
Old Tree’z – Road
La voix de Moh est elle aussi particulière, assez grave et un peu éraillée (une angine en serait la cause) mais qui donne tout son charme et sa saveur au style Old Tree’z. Le garçon est Tourquennois et sort de l’école EF2M (Ecole de Formation aux Métiers de la Musique).
Old Tree’z – Run
Depuis maintenant trois ans le groupe tourne dans la région et a remporté cette année le tremplin du Main Square Festival à Arras, et s’est donc produit sur scène le 03 juillet 2019. l Une prestation très réussie que vous pourrez visionner ici
Old Tree’z avec son premier album One is the Colour semble près à grimper sur la montagne sur succès et rester au sommet. Toutes les vidéos du concert sont disponibles sur la chaîne YouTube de News & Pop ici :
Les trois musiciens s’engagent envers le respect de l’environnement en soutenant l’ONG de solidarité internationale Planète Urgence : 1 CD vendu = 1 arbre planté. Si vous ne l’achetez pas pour vous, Faites le pour la planète !
Immanente Fire est le sixième album d’Emily Jane White. En créant un son épique, englobant des arrangements semi-orchestrales d’Anton Patzner (Pete Yorn, Sunbears), elle tente d’explorer une solution féminine à l’extinction imminente de notre espèce.
Anton Patzner
Emily Jane White est née en 1982 en Californie.
Elle connaît ses premières expériences musicales en 2000 sur le Campus Universitaire de Santa Cruz où elle chante dans des groupes punk et métal.
Elle pose ses valises quelques mois en France à Bordeaux puis retourne en Californie pour s’installer à San Francisco.
En 2008, elle sort son premier album Dark Undercoat.’ C’est en écoutant l’émission de Bernard Lenoir, un soir sur France Inter, que le fondateur du label bordelais Talitres (The National), Sean Bouchard, découvre la voix d’Emily Jane White.
Elle enchaîne alors avec 4 albums en 7 ans qui confirmeront sa notoriété en France et en Europe.
Victorian America (2009), Ode To Sentience (2010), Blood/Lines (2012) et They Moved in Shadow All Together (2016).
They moved in Shadow all Together paru en 2016.
Son dernier album Immanente Fire sorti le 15 novembre 2019 fera date dans la carrière d’Emily Jane White. Elle touche la perfection proche du chef d’oeuvre. On y trouve des ballades intimistes, élégantes et mélancoliques. L’artiste maîtrise parfaitement sa voix d’une beauté transcendante, magnétique et hypnotique.
Immanente Fire est paru le 15 novembre 2019
Musicalement ce sixième album privilégiant le piano et les synthétiseurs participent aux magnifiques harmonies vocales et offre des chansons intemporelles à l’orchestration subtile et élégante.
Washed Away – Emily Jane White
« Washed Away évoque notre rapport souvent distancié au monde naturel, la façon dont la communication et la technologie dominent une grande partie de notre monde contemporain. Notre relation à la nature se doit d’être réévaluée et revalorisée, elle dégage à terme une force créative non négligeable ».
Immanante Fire dresse le portrait d’une société aveugle au chaos qu’elle engendre, l’extinction des espèces, les désordres économiques et sociaux. Comme dans ses albums précédents, elle évoque ses engagements féministes et emprunte cette fois-ci des thèmes chers à l’écrivaine américaine Miriam Starhawk pour qui l’émergence d’un monde patriarcal et colonial aurait généré les conditions du développement d’un capitalisme sauvage et avec lui, la dévalorisation de la femme et la destruction de la nature.
Miriam Starhawk
Un album exceptionnel peut-être l’un des plus beaux de l’année 2019 à écouter, ré-écouter dans le noir sur son sofa, dans la pénombre et en montant le volume pour percevoir toute la pureté de ce magnifique disque.
Il y a encore quelques semaines, Half Moon Run m’était totalement inconnu. C’est en consultant l’agenda de la salle de concert du Grand Mix de Tourcoing, que je m’y suis intéressé, le groupe y étant annoncé pour un concert le 10 mars 2020.
Afin de savoir à qui j’avais à faire, je me suis donc mis sur ma platine A Blemish in a Great Light, nouveau disque du groupe paru ce jour et je suis allé consulter leur histoire.
Devon Portielje, Conner Molander rejoints par Dylan Phillips puis Isaac Symonds forment les Half Moon Run à Montréal en 2009.
Fin 2010, le label indépendant Indica leur offre leur premier contrat. Ils jouent alors dans différents festivals et se font remarquer en 2013 lors du Glastonbury Festival. Leur reconnaissance se confirme en enchaînant les premières parties des concerts de Mumford & Sons ou de Patrick Watson.
Leur premier album Dark Side parait en 2012 suivi d’une tournée mondiale en Amérique du Nord, Australie et en Europe.
En 2013, la chanson Full Circle est reprise par Ubisoft pour la bande annonce du nouveau jeu Assassin’s Creed IV : Black Flag. L’album Dark Side connaît alors un succès international.
En 2015, Half Moon Run sort son second album Sun Leads Me qui confirme leur potentiel. Une tournée internationale confirme le succès du groupe.
Voilà pour le petit récapitulatif historique. Alors que dire de ce troisième album A Blemish in a Great Light (Une tâche dans une grande lumière) ?
Half Moon Run a semble t-il œuvré longtemps sur son troisième opus. Quatre ans après Sun Leads Me On, le groupe indie rock montréalais a décidé de faire «des choses qui lui faisaient peur» pour donner naissance à un album ambitieux aux sonorités multiples.
Half Moon Run se cachait «derrière un rideau» lors de l’élaboration de ses deux premiers albums studio, Dark Eyes et Sun Leads Me On, selon Dylan Phillips, membre du groupe. Avec A Blemish in the Great Light, le quatuor monte sur scène, explique-t-il.
«Avec Dark Eyes, on ne pensait pas avoir de carrière. Au deuxième album, c’était excitant d’avoir une carrière, mais, en même temps, on était souvent sur la route. Au moment d’écrire, on n’était pas vraiment disponibles», se rappelle Dylan Phillips.
Avec son troisième opus, Half Moon Run donne naissance à un amalgame de styles musicaux encore jamais essayés, aux antipodes apparement de ce qu’il avait produit auparavant.
«On a essayé de faire quelque chose de différent», avance Dylan Phillips.
«On a pris du temps individuellement. Moi j’ai pris du temps pour travailler sur mes capacités d’écrire musicalement. Les autres aussi», ajoute-t-il.
L’album est réalisé par Joe Chiccarelli, producteur pour The Strokes, The White Stripes ou Frank Zappa, excusez du peu ! La qualité de réalisation se remarque dès la première écoute. C’est précis, cohérent, l’ambiance Indi-rock-pop est claire mais d’autres sonorités se laissent entendre.
Joe Chiccarelli – Producteur
La pedal steel de Conner Molander occupe une place prépondérante sur l’album, ce qui a tendance à lui donner des couleurs country assez inattendues.
«C’est déjà un instrument qui donne un peu une vibe country. On ne peut pas l’éviter, mais je trouve que ça fonctionne très bien avec notre musique», lance Dylan Phillips. Flesh and Blood, la troisième chanson de l’opus, regorge d’éclats vibrants de pedal steel.
Half Moon Run a tout essayé pour créer de nouveaux morceaux durant les deux années consacrées à la conception de l’album. À un moment lors de l’élaboration, les quatre musiciens ont tenté de trouver «le son de Fleetwood Mac», légendaire groupe de rock. «C’était une exploration», observe Phillips.
Les inspirations folk (Bob Dylan, Léonard Cohen) font aussi partie du répertoire sur lequel le groupe s’est appuyé, précise Dylan Phillips. Les créations du groupe de musique électronique Boards of Canada ont aussi été utiles.
Mais Half Moon Run n’a pas uniquement puisé dans du nouveau pour construire A Blemish in the Great Light. La chanson d’ouverture, Then Again, était une «vieille idée», d’après Phillips.
«Certaines des nouvelles chansons viennent de vieilles idées qui n’ont pas fonctionné dans le passé. On a une grosse liste dans notre salle de répétition. Quand on est bloqué, on les essaie», dit-il.
La chanson Razorblade, un mastodonte de presque huit minutes, évoque le Half Moon Run de Sun Leads Me On… jusqu’à la moitié de la chanson puis dérive vers un son métal. Ce passage fait partie des préférés de Dylan Phillips.
«C’était très difficile, mais très excitant à composer. C’était une des chansons où il y avait plein de petites idées. On ne savait pas comment les mettre ensemble», se remémore-t-il.
Je vous recommande donc de poser vos oreilles sur le dernier disque des Half Moon Run pour passer un joli moment musical entre Pop, Indie, Rock et Folk. L’album est dense, il existe de nombreuses sonorités très diverses, les influences et les références multiples.
Si l’envie vous en dit vous pourrez également les voir en concert au Trianon à Paris le 26 novembre 2019 et bien sûr le 10 mars 2020 au grand Mix de Tourcoing.